Les animaux mordeurs et la rage

Mis à jour le 11/01/2023

La rage est loin d’être une maladie du passé, elle sévit toujours dans de nombreuses régions du monde. Les conséquences de cette maladie chez l’homme sont extrêmement graves puisqu’une fois les symptômes apparus, elle est inexorablement mortelle. Elle tue 1 personne toutes les dix minutes dans le monde.

Les cas de rage en France proviennent tous d’animaux contaminés à l’étranger liés à des importations illégales d’animaux de compagnie en provenance de pays où la maladie est endémique.

Le statut « Indemne de rage » de la France reste fragile. En effet, un animal familier peut, à tout moment, être contaminé par la rage après avoir été en contact avec un animal sauvage infecté (chauve-souris notamment) ou avec un animal contaminé importé illégalement.

Pour protéger la population et préserver son statut sanitaire « Indemne de rage » indispensable pour déplacer facilement les carnivores domestiques, la France s’appuie sur un réseau d’acteurs, notamment les Maires, les vétérinaires sanitaires, les médecins, les organisations professionnelles, les associations de protections des animaux et plusieurs administrations : Douanes, Santé, Police, Gendarmerie, Directions Départementales de la Protection des Populations, etc. De plus, diverses actions sont mises en œuvre si nécessaire :

 

1/ Tous les animaux mordeurs ou ayant griffé doivent être mis sous la surveillance sanitaire d’un vétérinaire sanitaire

Toute morsure ou griffure d’un être humain par un carnivore domestique ou un animal sauvage doit être surveillée pour évaluer son risque rabique.

Ainsi, le code rural et de la pêche maritime (article L.223-10) prévoit l’obligation pour les propriétaires ou les détenteurs des animaux mordeurs ou griffeurs de faire réaliser, par un vétérinaire sanitaire, trois visites sanitaires : la première dans les 24 heures qui suivent l’évènement, la deuxième 7 jours après la morsure ou la griffure et la troisième 15 jours après l’incident.

Ces visites sanitaires sont destinées, en l’absence de symptômes de rage, à conclure à l’absence de contamination rabique pour la personne mordue. La salive d’un animal enragé n’est pas contaminante plus de quinze jours avant les premiers symptômes de la maladie.

Si les trois visites sont favorables, le vétérinaire remet au détenteur un certificat de bonne santé de l’animal et en envoie une copie à la DDPP Direction départementale de la protection des populations qui suit ces opérations. Depuis peu, ce suivi peut être enregistré par le vétérinaire dans la base nationale d’identification des carnivores (ICAD).

Si la surveillance sanitaire de l’animal ayant mordu ou griffé n’a pas pu être menée complètement, il est indispensable que les services et les Maires concernés retrouvent l’animal et son détenteur pour achever cette procédure.

En cas de besoin, le virus rabique est recherché par l’Institut Pasteur de Paris sur le cadavre de l’animal suspect.

Si malgré toutes les investigations, les mesures précédentes ne peuvent être menées, les personnes mordues sont envoyées, par leur médecin, vers un Centre Antirabique.

En outre, et pour limiter les risques de récidive de morsures, les propriétaires ou les détenteurs de chiens mordeurs sont également soumis à l’obligation de faire procéder, à leur charge, durant cette période de mise sous surveillance sanitaire, à l’évaluation comportementale de leurs animaux (article L.211-14-1 du code rural et de la pêche maritime). La vérification du respect de cette disposition est de la compétence du Maire. Cette évaluation est réalisée par un vétérinaire choisi sur une liste départementale accessible via le site internet de l’ordre des vétérinaires.

 

2/ Tous les carnivores importés illégalement sont mis sous surveillance sanitaire

Les carnivores importés qui sont, soit non valablement vaccinés contre la rage, soit non identifiés réglementairement soit non accompagnés, sont mis par arrêté préfectoral sous surveillance sanitaire pendant six mois. En fonction du statut sanitaire de leur pays de provenance, ils sont isolés au domicile de leurs propriétaires, parfois mis en fourrière.

Un kit de communication a été élaboré par le Ministère de l’Agriculture pour informer et sensibiliser les acteurs du réseau de vigilance et le public vis-à-vis de la rage. Il est accessible via le lien internet suivant : http://agriculture.gouv.fr/gare-la-rage

Les Maires font partie intégrante de ce réseau de vigilance et sont habilités à vérifier que les mesures de mise sous surveillance sanitaire, prescrites par arrêté préfectoral, sont bien respectées.