L'entretien du lit de la Loire

La Loire constitue un espace naturel à préserver qui présente de nombreux enjeux environnementaux. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, en grande partie en zone Natura 2000 et elle comprend la réserve naturelle nationale.

La Loire se caractérise par ses différents bras, ses alternances de sables, prairies et forêts qui constituent un milieu riche et varié abritant de nombreuses espèces protégées ou à enjeux, tant florales qu’animales.

La forêt alluviale du lit de la Loire présente de nombreux enjeux écologiques : milieu rare à l’échelle nationale, diversité du milieu, reproduction de l’avifaune, ombrage de la rivière.

Sur le plan hydraulique, la Loire est souvent endiguée, avec plus de 500 km de digues entre Nevers et Angers et près de 90 000 personnes vivant dans les vals inondables du Loiret.

Les priorités actuelles de l’État, gestionnaire du domaine public fluvial de la Loire sont de :

- scarifier les pousses arbustives sur les berges sableuses et les chenaux secondaires pour maintenir le milieu ouvert

- favoriser le pâturage (convention avec le CEN) ou contribuer à la fauche tardive des prairies sèches (maintien du milieu ouvert et d’un milieu caractéristique à la Loire)

- limiter l’engraissement de la forêt dans les chenaux secondaires ou en bord de berge

- lutter contre les décharges sauvages et risques de pollution

Les interventions sur les îlots sont limitées du fait des difficultés d’accès et des moyens nécessaires à mettre en œuvre. Ponctuellement des actions de lutte contre les invasives peuvent être mises en place.

L’état de la végétation de la Loire

Le premier plan Loire grandeur nature (PLGN) en 1995 a été initié suite au constat que la Loire s’enfonçait dans son lit, abandonnait ses chenaux secondaires et risquait de se végétaliser grandement sans intervention humaine. Deux causes principales : les importantes extractions de sable après guerre et l’existence des barrages écrêteurs de crue amont de Villerest (1982) et Naussac (1980). La Loire n’a depuis plus une dynamique suffisante pour auto-entretenir son lit.

Depuis 1995, avec les différents plans Loire qui se sont succédé, d’importants travaux de restauration du lit ont été menés. Malgré cela, il a été constaté vers 2010 que la Loire ne parvenait toujours pas à s’auto-entretenir. Depuis 2010, un entretien annuel par scarification a été mis en place afin d’empêcher la reprise des jeunes ligneux et de maintenir le milieu ouvert.

Le bilan fait en 2022 par les services de l’État montre que la Loire a retrouvé un état de référence proche de l’état souhaité : celui de 1995. L’objectif est désormais le maintien d’un niveau de végétation proche de l’actuel.

Le rôle du bois mort

Le bois mort fait partie du cycle naturel et représente également un fort intérêt pour les micro-organismes, insectes mais aussi pour les poissons (abri et frayère). La Direction départementale des territoires du Loiret retire une partie du bois mort de la Loire chaque année qui est soit broyé (site facilement accessible), soit débité (site difficile d’accès) afin de limiter le risque d’embâcles végétaux en crue.

Au niveau de la Loire, l’emprise des arches de pont est importante. Comparée à d’autres rivières, la Loire est moins sujette à ce que les arbres soient stockés dans les piles. À la décrue, le bois mort est souvent déposé sur les berges sableuses. La priorité d’intervention porte sur les chenaux secondaires (espace restreint avec risque de dépôt sédimentaire) ou au droit des piles de pont.

Concertation

Les interventions menées dans le lit de la Loire sont définies en collaboration avec les associations environnementales : LNE, CEN, CBNBP mais aussi avec le service biodiversité de la DDT Direction départementale des territoires, animateur Natura 2000. Pour plus d'informations : https://www.loiret.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Environnement-eau-chasse-peche/Milieux-naturels-et-biodiversite/Les-espaces-naturels/Les-zonages-reglementaires/Les-ZPS-et-ZSC-Reseau-Natura-2000

Les communes riveraines de la Loire sont informées lors d'opérations importantes de restauration. Il est également possible de définir en concertation des nouveaux sites de vues panoramiques sur la Loire qui font alors l’objet d’une concertation sur le plan patrimonial et d’une convention entre l’État et la collectivité pour l’entretien du site créé.